« Ce mémoire traite de la mutation de l’Abri du Marin de Douarnenez depuis sa création, en 1912, jusqu’à sa conversion en logements de luxe. Le chantier est livré depuis la fin du mois dernier, le mois de janvier 2025. L’histoire, encore à vif, de ce bâtiment classé au titre des Monuments Historiques est manifeste en cela qu’elle incarne des mécanismes planétaires qui tendent à homogénéiser, privilégier l’investissement privé, faire fi des environnements, de leurs particularités, matérielles et immatérielles, et des écosystèmes, humains et non-humains, qui les composent. Si, de prime abord, son apparence laisse à penser que le bâtiment a été parfaitement conservé du fait de sa protection institutionnelle, l’on s’aperçoit très vite, en y regardant de plus près, qu’il ne s’agit là que d’un travestissement. Ce mémoire consiste donc en une autopsie, celle d’un bâtiment déjà mort, spolié à la ville, à ses habitants, à la mer et à ses gens. L’autopsie s’attache d’abord à chercher les symptômes d’un processus de standardisation du bâtiment à travers l’étude de ses éléments architectoniques et de mobilier, puis celui d’une privatisation de ses usages, avant de s’attacher à comprendre l’évolution de la relation qu’il entretient avec son contexte, avec la mer. Et, pour ce faire, il s’agit d’observer l’intrication des phénomènes économiques, politiques, et écologiques sous-jacents. Une intrication dont les conséquences sont tant à l’échelle du bâtiment qu’à celle de la ville, et qui reflète des mécanismes qui opèrent aussi à l’échelle mondiale. Au cours du temps, l’Abri du Marin, un bâtiment emblématique dans la ville, se serait donc vu, sous l’impulsion de logiques qui échappent à des dynamiques vertueuses et vernaculaires, éloigné de la mer.»
Ce mémoire, soutenu en février 2025, réalisé sous la direction de Jeremy Lecomte à l'Ecole Nationale Supérieure d'architecture de Versailles, traite de l'Ancien Abri du Marin de Douarnenez. Le voici en accès libre, ci-dessous :